Si le paysage des équimentiers automobiles dans le monde est en pleine recomposition, en Tunisie, il semblerait que la branche accumule les déboires ces derniers temps.

La fermeture récente d’une usine qui opérait à Soliman – indépendamment des causes – interpelle une nouvelle fois sur la fragilité du modèle industriel en vigueur sous nos cieux.

En dépit des belles paroles et de promesses mielleuses de certains opérateurs au cours de la dernière période, l’implantation effective d’un constructeur ne semble pas se concrétiser à l’horizon.

Chez nos voisins immédiats, Peugeot (en Algérie) et Renault (au Maroc) ont désormais leur pied-à-terre avec tout ce que cela a généré en flux de croissance économique.

En Tunisie, nous nous prévalons de détenir le savoir-faire et la main d’œuvre non seulement bon marché mais également bien formée (pour ce qui concerne les cadres techniques). Mais cela n’a pas permis de voir éclore un vrai site industriel, à part la production d’équipements classiques sur la tête desquels se balance en continu l’épée de Damoclès : pour peu que le site ne soit plus productif, qu’un gros client se détourne pour se rapprocher d’un site d’assemblage donné, et c’est toute une entreprise qui se retrouve obligée de mettre la clé sous le paillasson. L’écosystème est fragile, trop fragile. Ceux qui se sont essayés au montage SKD ou CKD en savent aussi quelque chose.

Partout, les mutations dans le secteur de l’automobile sont en train de rabattre les cartes, poussant les acteurs traditionnels à se réinventer. Pendant ce temps, le site Tunisie perd de son attractivité, c’est une réalité indéniable. Les causes sont connues de tous, elles sont structurelles et conjoncturelles.

Mais il faudra tôt ou tard se rendre à l’évidence qu’on ne peut pas faire du neuf avec du vieux. Car comme le disait Einstein, « la folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ».

Hédi HAMDI