Nuages à l’horizon : la chaîne d’approvisionnement dans le secteur de l’automobile en Tunisie (distribution et industrie) pourrait connaître des perturbations grandissantes dans les prochains mois avec des conséquences qui risqueraient d’être néfastes pour toute la branche.

Car à l’échelle mondiale, cette chaîne est actuellement frappée par, au moins, deux grandes crises dans le sillage des différentes conséquences économiques provoquées la pandémie mondiale de Covid-19.

La première concerne la flambée sans pareille du coût du transport par conteneur qui est passé de 2000 à plus de 20.000 US$ entre la Chine et l’Europe (et, par voie de fait, la Tunisie). Et comme on le sait, quand le transport maritime éternue, le secteur automobile s’enrhume et doit revoir ses prix à la hausse.

La seconde est en rapport avec la pénurie dans la production de semi-conducteurs qui impacte terriblement les chaînes de montage, poussant certains parmi les plus grands constructeurs à devoir fermer provisoirement certaines usines, pas seulement en Asie, mais également sur le Vieux continent.

A cela s’ajoute le prix du pétrole brent qui dépasse actuellement les 80 US$ (cours du 27 septembre 2021) et qui laisse craindre une aggravation de la situation. Ces éléments ne sont pas à prendre à la légère car « l’effet domino » va avoir forcément des retombées sur la distribution automobile en Tunisie. Certains importateurs (particulièrement les assembleurs) sont déjà touchés de plein fouet par les conséquences de cette conjoncture mondiale.

Si l’offre sur le marché tunisien en matière de véhicules neufs venait à être perturbée, il faudra sans aucun doute s’en inquiéter car le malheur de la filière –même partielle- ferait immédiatement le bonheur du marché de l’occasion qui profiterait de l’opportunité pour s’engouffrer dans la brèche.

La nature ayant horreur du vide, les concessionnaires automobiles locaux devront par conséquent se préparer en amont, surtout si le populisme venait à s’en mêler.

Hédi HAMDI