La SNDP (Société nationale de distribution des pétroles) équipera des stations-service AGIL par des bornes de recharge pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables. 

Un mémorandum d’entente a été scellé entre la STEG (Société tunisienne de l’électricité et du gaz) et la SNDP (distributeur de la marque AGIL) permettant à cette dernière de commercialiser l’électricité dans ses stations-services. Cette convention signée entre le PDG de la SNDP, Nabil Smida, et celui de la STEG, Hichem Anen, constitue la pierre angulaire d’un projet pilote d’installation de 10 points de recharge électrique dans les kiosques AGIL. « Il s’agit d’un accord juridique et réglementaire avec la STEG qui donnera le droit à AGIL de vendre de l’électricité dans ses stations-service via des bornes de recharge », a annoncé le PDG de la SNDP.

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Nabil Smida, PDG de la SNDP/AGIL

Recharge rapide

Au total, 10 stations-service seront concernées par ce projet pilote dont 4 sur les autoroutes. Les 6 autres stations seront sélectionnées parmi celles installées dans les grandes villes dont le Grand-Tunis, Sousse et Sfax. «La mise en exploitation de ces bornes de recharge aura lieu à partir de 2022. Nous opterons pour des bornes de recharge rapides particulièrement au niveau des autoroutes afin de permettre aux automobilistes de recharger leurs voitures électriques en moins de 10 minutes et éviter les files d’attente », a-t-il encore expliqué.

Bien que le partenaire technologique à qui sera confiée la mission d’installation des bornes de recharge ne soit pas encore sélectionné, Nabil Smida a révélé qu’il existe des contacts avec des Français et des Allemands pour le choix du partenaire. En revanche, le cahier des charges a été préparé avec la STEG et correspond aux standards internationaux, selon le responsable.

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La cérémonie s’est déroulée au siège de la SNDP le 19 décembre 2020.

La ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Saloua Sghaïer, présente lors de la cérémonie de signature de la convention, a souligné que les nouvelles orientations sectorielles du pays consistent à réduire la consommation de l’énergie non renouvelable et à élever la part des énergies renouvelables à 30% dans la consommation générale du pays à l’horizon 2030.

Elle a ajouté que le secteur du transport consomme à lui seul 2,5 millions tonnes des produits pétroliers. Cette quantité serait, selon les prévisions, portée à 5 millions tonnes en 2030. Le secteur du transport occupe également la première place des produits pétroliers consommés avec plus de 56% de la consommation générale du pays, d’où l’importance de réduire la consommation de ce secteur.

Elle a par la suite ajouté que la signature de cette convention s’inscrit dans le cadre des engagements de la Tunisie à travers les conventions internationales de baisser les émissions des gaz nocifs et de CO2.

« La mise en place des moyens stratégiques encourageant l’introduction de la voiture électrique est l’un des axes sur lesquels nous travaillons actuellement. Ceci aidera aussi à développer l’industrie des composants automobiles des véhicules électriques en Tunisie », a-t-elle enchaîné.

Des incitations fiscales en phase d’étude

Ce projet réunit un ensemble de partenaires à savoir : l’ANME (Agence nationale de maîtrise de l’énergie), la STEG, la SNDP ainsi que d’autres intervenants. Il vise à préparer l’infrastructure pour l’introduction de la voiture électrique et de trouver le cadre juridique adéquat. Il est à noter que les autres acteurs du marché pourront, de leur côté, contribuer à la mise en place de l’infrastructure et l’améliorer.

Fathi Hanchi, directeur général de l’ANME a précisé que ce projet pilote sera destiné en premier lieu pour l’utilisation d’un nombre donné de véhicules de l’administration et certaines structures publiques. Quant aux incitations, elles seront décidées ultérieurement.

Une équipe se penche actuellement sur ce dossier pour déterminer les incitations et les encouragements nécessaires afin d’encourager l’utilisation de la voiture électrique. Les propositions sur lesquelles travaille cette commission sont les encouragements financiers et les incitations fiscales permettant de baisser le prix de la voiture électrique au même niveau de celle thermique.