Le parallèle est certes un peu court mais il est d’une actualité implacable : à force de ne pas avoir anticipé sur le fléau, de ne pas avoir mis en place la stratégie adéquate, la Tunisie paye aujourd’hui le prix fort dans sa lutte contre la pandémie de Covid-19.

Cette absence de vision stratégique l’est tout autant dès lors que l’on aborde la question de la mobilité électrique et les changements que le monde de l’automobile s’apprête à vivre à moyen-terme.

Renvoyer aux calendes grecques le sujet revient à vivre dans le déni, à refuser d’assumer une réalité inéluctable. Et pourtant, les échéances arrivent à grands pas. 2030, 2040, 2050, c’est déjà demain.

L’Union européenne s’est fixée la neutralité climatique comme objectif ultime. Dans son viseur, le moteur à combustion et son remplacement par des batteries toutes technologies confondues.

Les plus grands constructeurs ont déjà établi des calendriers pour se défaire des moteurs traditionnels pour lesquels la chasse aux sorcières a commencé. Sauf en Tunisie bien-sûr. A part quelques initiatives ça et là, le sujet est de toute évidence le dernier souci des gouvernants qui ont d’autres priorités actuellement.

Et pourtant, le fait que de grandes marques annoncent leur passage au tout électrique au cours des deux prochaines décennies doit théoriquement interpeller tout dirigeant qui se respecte. Car en Tunisie, nous sommes et nous resterons consommateurs de produits automobiles et donc à la merci de ce qui se passe sous d’autres cieux.

A défaut d’une nouvelle législation urgente sur la mobilité électrique, nous allons rater une nouvelle fois le train et nous retrouver en queue de wagon, en décalage d’une époque par rapport au reste du monde. A moins que l’on décide d’entrer en résistance automobile et de compter parmi ceux qui resteront attachés à leurs moteurs ad vitam aeternam. Avec les mêmes conséquences qu’à Cuba, mais pas pour les mêmes causes.

Hédi HAMDI